Figure majeure de l’expressionnisme parisien, Meyer Lazar - de son vrai nom Marcel Lazarovici - naquit le 4 octobre 1923, à Galatz, en Roumanie. Elevé à Bucarest, il peignit et dessina dès son plus jeune âge, avant de s’inscrire à l’Académie des beaux-arts de Bucarest, l’une des plus brillantes d’Europe de l’Est, et d’obtenir de nombreux prix de peinture. En 1944, après avoir passé trois ans dans un camp de travail forcé, il émigra vers la Palestine, dont les paysages le marquèrent durablement et où il participa activement au renouveau de la peinture israélienne (ses oeuvres sont aujourd’hui présentées dans les musées de Tel-Aviv, Jérusalem, Ein-Harod, Eilat). Puis, vint le temps de la traversée vers une autre « Terre promise » : la France, Montparnasse, la Coupole, le Select où « fertilisaient mutuellement » (dixit Jean-Paul Sartre) les artistes de la « jeune peinture » de l’Ecole de Paris, dont Meyer Lazar fut qualifié de dernier représentant.
Cette exposition est une véritable rétrospective des courants d’après-guerre expliquant pourquoi Meyer Lazar est souvent appelé le peintre juif de l’Ecole de Paris. « Si toute vie va inévitablement vers sa fin, nous devons, durant la nôtre, la colorier d’amour et d’espoir. » Cette allégation de Marc Chagall à propos de son travail, s’accorde avec les « ensorcelantes visions atmosphériques » (Bénézit, Dictionnairedes peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, T.9, p.566) de Meyer Lazar.